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Défense des enfants international
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Intégration des enfants handicapés dans les écoles ordinaires : mythe ou réalité ?
  
[ Bulletin DEI, septembre 2006 Vol 12 No 3 p.4 ]


Par Lenka Pekarkova

Chacun d’entre nous a, au moins une fois dans sa vie, fait la rencontre d’un enfant handicapé. Il est intéressant d’observer notre comportement face à ce dernier. Certains le fixent comme s’il s’agissait d’une bête curieuse. D’autres détournent la tête, croyant ainsi banaliser la situation, alors qu’ils la soulignent au contraire. D’autres se croient obligés d’intervenir pour se donner une contenance, ne serait-ce que verbalement : ,,Le pauvre comme c’est triste. Nous avons beaucoup de chance de ne pas être comme cela.,,

Pour éviter ce genre de situations, l’intégration semble être le meilleur moyen. Quand les valides auront l’habitude, dès leur plus jeune âge, de côtoyer des enfants handicapés, quand ils seront mieux informés à leur sujet, il n’y aura, espérons-le, plus de préjugés. Le mot intégration n’est pas réduit à une seule signification. Elle peut être considérée comme objectif ou comme moyen. L’intégration socioprofessionnelle est un objectif. Elle doit permettre au handicapé de participer à la vie collective. L’intégration en matière de scolarité et d’éducation, c’est-à-dire la scolarisation commune d’enfants handicapés et non handicapés, constitue un moyen pour réaliser l’intégration dans la communauté.

La scolarisation des enfants handicapés n’est pas une préoccupation récente. Dès le XVIIIe siècle, des institutions spécialisées ont été créées un peu partout dans le monde. Les années 60 sont un point crucial de l’histoire en ce qui concerne l’intégration. Dans les pays les plus avancés, notamment la Suède, la Norvège, l’Italie et les Etats-Unis, naissent de nouveaux concepts : le concept d’égalité d’accès, le concept de normalisation, le concept d’intégration. En Suisse, l’année 1960 coïncide avec l’entrée en vigueur de la loi fédérale sur l’assurance- invalidité. Des lois pour la suppression des barrières architecturales ainsi que pour l’intégration des enfants handicapés dans les écoles sont promulguées dans certains pays. La Suède est un précurseur en la matière : 1966 pour l’accessibilité, 1969 pour l’intégration. En France c’est la loi d’orientation du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées qui institue l’obligation éducative pour les enfants et les adolescents, quelle que soit la nature de leur handicap. A Genève, il faudra attendre 1974 pour la loi concernant les barrières architecturales, et 1986 pour la loi sur l’intégration des handicapés.

L’établissement de lois en faveur des enfants handicapés est certes une chose primordiale mais l’important c’est ce qu’il se passe réellement sur le terrain. En France, un enfant handicapé, considéré par la Commission Départementale de l’Education spéciale comme apte à être intégré dans une classe ordinaire, peut sembler avoir gagné sa lutte pour l’intégration. Ce n’est pas tout à fait vrai. De nombreux obstacles subsistent encore : l’absence de moyens financiers supplémentaires, des carences en matière de formation, de recrutement de personnel et d’équipement ou d’aménagement des locaux, le manque d’engagement cohérent des décideurs en faveur de l’intégration scolaire. En dehors de ces aspects structurels, beaucoup de résistances sont liées aux conceptions que se forgent les enseignants de leur identité professionnelle, aux représentations qu’ils se font des limites de leur fonction et aux modèles pédagogiques qu’ils privilégient. Par conséquent, l’intégration d’un enfant handicapé dans une classe ordinaire dépend quelque part de l’ouverture d’esprit des instituteurs. Quant aux parents d’un enfant handicapé, le problème du refus de l’intégration est quasi inexistant. Dans la majorité des cas, les parents souhaitent que leur enfant mène une vie comparable à celle des enfants ordinaires.

L’intégration d’un enfant handicapé est un droit et ne doit devenir en aucun cas une obligation. Pour certains enfants handicapés, l’intégration dans une école ordinaire est impossible. Si un enseignement en milieu protégé s’avère plus profitable pour lui, il serait absurde de confronter un handicapé à une situation d’échec dans une classe ordinaire. D’autres ne souhaitent même pas être intégrés. Il ne faut pas perdre de vue qu’être intégré n’est pas facile pour un handicapé. Cela lui demande de gros efforts. Comme le dit très justement Roudy Grob : « Vouloir imposer sans condition à l’enfant handicapé une scolarité normale ou des apprentissages complexes sans redéfinir fréquemment les adaptations qu’implique son handicap, c’est en quelque sorte lui faire violence : ce n’est pas donner droit à sa différence. »

Un grand pas en avant a été fait en ce qui concerne la politique d’intégration d’un enfant handicapé dans les écoles ordinaires. Cela ne veut pas dire qu’il faut lâcher prise. Les améliorations doivent se poursuivre, notamment dans la formation d’enseignants médiateurs de l’intégration, dans la recherche universitaire sur les situations du handicap, dans l’accessibilité des locaux et des transports scolaires.

Il ne faut jamais oublier que celui que nous appelons autre n’est qu’une autre modalité possible de l’Humain, c’est-à-dire de nous-mêmes. C’est bien par la ressemblance qu’il convient de construire et d’intégrer les différences.




Sources :
Enfants handicapés à l’école : des instituteurs parlent de leurs pratiques, LANTIER Nicole, Paris : L'Harmattan, 1994. - 245 p.
Architecture, adaptation des locaux et moyens auxiliaires dans les écoles primaires genevoises afin de favoriser l’intégration des enfants handicapés. LAMBERT, Jean-Paul, Mémoire de licence. Sciences de l'éducation. Genève, 1989






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